La stimulation magnétique transcrânienne consiste à appliquer des impulsions magnétiques sur le cortex à travers le crâne de façon indolore au moyen d’une bobine. Le patient ressent comme un léger tapotement à l’endroit de la stimulation.
Cela nécessite un appareillage médical perfectionné:
- le stimulateur magnétique qui génère les impulsions et contrôle les paramètres de stimulation,
- la bobine de stimulation qui délivre les impulsions sur la tête du patient.
Parfois un appareil de neuronavigation permettra d’identifier précisément sur une image IRM la zone à stimuler (utilisé surtout en recherche médicale).
Le champ magnétique créé par une bobine de rTMS est de l’ordre de celui utilisé par l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), à la différence qu’il est inopérant à plus de 5 à 10 cm de distance. Cette profondeur d’action lui permet amplement d’atteindre les couches supérieures du cerveau (cortex) avec une intensité suffisante pour activer les neurones.
Contrairement à la stimulation électrique, qui, pour franchir la boîte crânienne, nécessite une intensité dépassant le seuil de tolérance à la douleur, le champ magnétique, lui, pénètre sans encombre jusqu’au cortex. La stimulation magnétique est donc en général très bien tolérée par les patients.
Tandis qu’une impulsion magnétique simple n’a pas d’effet durable, des impulsions répétées plusieurs centaines ou plusieurs milliers de fois peuvent conduire à un changement de l’activité des neurones au-delà de la période de stimulation. On parle alors de neuromodulation.
On utilise donc la capacité des neurones se modifier et à créer de nouvelles connections (neuroplasticité ou plasticité neuronale). Après une séance de stimulation, les effets durent typiquement quelques minutes à quelques heures. Mais les effets de la rTMS sont cumulatifs. En appliquant un grand nombre d’impulsions, plusieurs fois par semaine voire plusieurs fois par jour, on obtient un effet plus important et plus durable, allant de quelques jours à plusieurs mois.
Les neurones sont connectés en un réseau complexe formant le système nerveux. Un nerf activé par la stimulation magnétique relaie cette impulsion à d’autres régions du cerveau et de la moelle épinière. C’est ainsi qu’une stimulation du cortex moteur pourra faire bouger les muscles de la main, du pied ou de la face, ou qu’une stimulation du cortex frontal (superficiel) pourra avoir des effets sur des structures profondes du cerveau.
Ce principe d’effet à distance explique également le grand nombre d’applications potentielles de la rTMS. La plupart des fonctions cérébrales (contrôle du mouvement de notre corps, régulation de notre humeur, tâches de mémorisation, perception de la douleur) ont en effet un relais au niveau du cortex, une zone facilement accessible à la stimulation magnétique. On a pu montrer par l’imagerie cérébrale que l’activité de ces zones était augmentée ou diminuée lors de certaines maladies. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive peut rétablir une activité équilibrée dans ces zones et contribuer au processus de rétablissement.