La rTMS a démontré son efficacité dans le traitement des addictions, en particulier celle aux psychostimulants (cocaïne, amphétamines, methamphétamines). En mai 2021, le fabricant de stimulateurs MagVenture a obtenu le marquage CE médical pour le traitement de ce type d’addictions, difficiles à traiter avec les moyens usuels que sont les médicaments ou les thérapies comportementales. La reconnaissance officielle d’un système de traitement dans ce domaine est une première. Elle a le potentiel de modifier profondément la prise en charge des patients.
Les substances psychoactives modifient les circuits cérébraux. Elles peuvent en particulier inhiber les zones corticales impliquées dans le contrôle des pulsions. Il devient alors très difficile de résister à l’envie de consommer.
Le professeur Luigi Gallimberti traite les addictions depuis 30 ans. Il dit : « l’addiction à la cocaïne est une maladie des circuits neuronaux. Aucune approche thérapeutique que nous utilisions dans le passé ne permettait de modifier ces circuits ». La rTMS offre justement une approche ciblée permettant de réactiver les zones corticales « éteintes » par l’emploi répété des psychostimulants.
La rTMS a également une action sur les circuits de la récompense, altérés dans tous les types d’addiction. Elle améliore également l’humeur et la qualité du sommeil pendant au début de la période d’abstinence (Lin et al. 2019), ce a un effet favorable sur le risque de rechute.
Efficacité de la rTMS dans le traitement de l’addiction
La première étude du Professeur Luigi Gallimberti, pionnier dans le traitement de l’addiction par rTMS, a été réalisée en 2015 (Terraneo, A / Gallimberti, L/ et al). 32 personnes dépendantes à la cocaïne ont été réparties en deux groupes. Le premier groupe a été traité de manière conventionnelle (médication et entretiens). Le deuxième groupe a été traité par rTMS (8 séances réparties sur 4 semaines). Pendant l’étude et au terme des 4 semaines, la présence de cocaïne a ensuite été recherchée dans l’urine des participants. Dans le groupe témoin (traitement usuel), 19% des participants n’avaient pas reconsommé. Dans le groupe traité par rTMS, 69% des participants n’avaient pas reconsommé. Le groupe témoin a ensuite, à son tour, pu bénéficier de la rTMS. Là aussi, environ deux tiers des participants ont arrêté leur consommation.
En 2020, une étude rétrospective a démontré l’effet à long terme du traitement de la rTMS sur l’abstinence. Certains patients ont été suivi pendant plus de deux ans (suivi médian : 164 jours). La baisse de fréquence des séances de stimulation ne s’accompagnait pas d’une hausse de la consommation. Si certains patients ont rechuté, les consommations étaient toutefois limités (< 1 jour/mois). Certains patients redemandent eux-mêmes une ou plusieurs séances de stimulation « d’entretien » lorsqu’ils se sentent fragiles.
D’autres types d’addictions que celles aux psychostimulants répondent à la rTMS (Frontier in Neuroscience 2020, Editorial). On peut en particulier citer la nicotine (Sheffer, C. et al) ou même les addictions comportementales telles que le jeu pathologique.
Certains pays sont très en avance dans le traitement de la dépendance par rTMS. C’est le cas de l’Italie. Au printemps 2021, une trentaine de stimulateurs du fabricant MagVenture, y étaient déjà installés pour ce type d’application, dans des cliniques et des cabinets privés.
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